Tous les «missionnés» ne sont pas comme Christine Boutin à cumuler chaque mois salaire pharaonique (9 500 euros), retraite parlementaire (6 000 euros) et indemnité de conseillère générale (2 000 euros). Tous ne sont pas non plus dotés de locaux et de collaborateurs eux aussi hautement rémunérés (entre 4 700 et 6 000 euros nets mensuels). L’immense majorité d’entre eux - tels Alain Juppé et Michel Rocard, Jacques Attali ou encore Jack Lang - travaillent pour la gloire, ou presque, lorsque l’Elysée, Matignon ou un ministre leur confie une mission. La tempête soulevée par l’affaire Boutin révèle surtout le manque de transparence et de règles précises qui entourent ces études.
Encadrer. Après quarante-huit heures de polémique, le gouvernement a donc tenté jeudi soir de mettre un terme à ces pratiques discrétionnaires. Et Christine Boutin, ex-ministre du Logement recasée par l'Elysée à la tête d'un obscur travail sur les enjeux sociaux de la mondialisation, devrait bien créer malgré elle une jurisprudence. A la télévision, jeudi, elle a annoncé qu'elle mènerait désormais «cette mission de façon gracieuse en renonçant à [ses] 9 500 euros». Tout en prévenant «qu'il y a beaucoup de gens qui sont dans cette situation et qui vont aujourd'hui ou demain être confrontés au même problème». Dans la foulée, François Fillon a indiqué qu'il allait encadrer les rémunérations pour ce type de missions «selon une doctrine uniforme afin d'éviter toute ambiguït