«Un prophète joyeux.» Rien ne résume mieux Claude Alphandéry que ces mots de Christian Sautter évoquant l’homme qui, en 2000, lui a remis les clefs de France active, fondation lancée en 1988 pour financer des projets de création d’emplois pour les plus défavorisés. A 87 ans, le «banquier altruiste», comme l’appelle aussi l’ancien ministre de l’Economie de Lionel Jospin, est resté un incurable optimiste.
A peine libéré l'an dernier de ses engagements au Conseil national de l'insertion par l'activité économique, qu'il a présidé de sa création en 1991 jusqu'en 2009, il a lancé le Laboratoire de l'économie sociale et solidaire. Et il prépare pour juin 2011 des états généraux de l'Insertion. C'est «le résistant permanent», dit encore de lui un proche.
La Résistance, avec un grand «R», Claude Alphandéry est tombé dedans à l'automne 1941. Ce fils d'une famille bourgeoise était élève d'hypokhâgne au lycée du Parc à Lyon. Et quand il raconte ces années-là, c'est sans emphase, avec ses yeux toujours rieurs. Il a publié, voici dix ans, une autobiographie intitulée Vivre et Résister.«Je m'amuse toujours, quand je relis ses mémoires, de l'ironie avec laquelle il raconte ses aventures», souligne un de ses amis. L'ironie, et surtout le regard optimiste et passionné qu'il porte sur les gens. En le lisant, on découvre chez ce vieux monsieur un côté voyou affectueux qui explique bien des choses.
Il a commencé par distribuer des