Sur les retraites, Martine Aubry joue gros. «Elle veut montrer que le PS peut être audacieux, clairement à gauche et une alternative crédible à la droite. Et que sur un sujet aussi complexe et politique, elle peut être rassembleuse», explique un de ses proches. La première secrétaire en a d'ailleurs fait une affaire personnelle, le symbole d'un «PS proposant». «Martine est partie du constat que les Français sont inquiets. Et que nous serons crédibles que si nous proposons. Elle a beaucoup insisté pour que l'on détaille comment trouver les 45 milliards, euro par euro», détaille son entourage.
Son «contre-projet» prévoit, à la fois, un léger allongement de la durée de cotisation après 2020 (au-delà des 41,5 ans prévus par la loi Fillon), la taxation des revenus du capital et une hausse des cotisations des salariés de 0,1% par an sur dix ans. De quoi asseoir son leadership au PS et sur la gauche, de se poser en meilleure opposante à Nicolas Sarkozy tout en se démarquant de Dominique Strauss-Kahn, son rival présumé aux primaires socialistes. Après un faux départ sur le mode boulette - elle avait rappelé sur RTL que l'âge effectif de départ à la retraite est de 61,6 ans, ce qui a permis, selon elle, au Figaro de «monter un coup» en entretenant la confusion avec l'âge légal, Aubry s'est rattrapée aux branches. Elle a fait en sorte d'obtenir une quasi-unanimité au sein du parti et calmé son aile gauche en déclarant intouchable le droit de