Jeu, mais ni set, ni match. Pas encore. Dans la bataille de l'opinion qui oppose gouvernement et syndicats autour de la réforme des retraites, «le coup de sifflet final n'a pas encore retenti», estime Jérôme Fourquet de l'Ifop. Même si, dans la première manche qui vient de se jouer, Nicolas Sarkozy a bénéficié d'un certain état de résignation de l'opinion publique pour qui une réforme des régimes de retraite est indispensable pour assurer leur pérennité. «Les Français sont prêts à faire des efforts, poursuit Jérôme Fourquet. Ils s'accordent pour dire qu'il ne faut pas toucher aux pensions des petits retraités, ni augmenter les cotisations. Mais la bataille des 60 ans et du report de l'âge légal de départ à la retraite est encore loin d'être gagnée.» Même constat chez Gaël Sliman de l'institut BVA : «Il y a aujourd'hui plus de résignation que de rébellion. Mais à l'automne, tout peut s'accélérer.»
Pour François Miquet-Marty de l'institut de sondages Viavoice, «le report éventuel de l'âge de la retraite de 60 à 63 ans creuse des clivages au détriment de l'exécutif». Les catégories les plus populaires, et donc les plus proches de la gauche, y sont farouchement opposées, à plus de 70%.
«Train de vie». D'autant plus que cette réforme «va être rattrapée par la question des déficits publics, par celle du train de vie de l'Etat comme on vient de le voir avec la polémique sur les retraites des ministres (lire ci-dessous) et par l