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La pénibilité prise en compte, mais pour les salariés qui peuvent le prouver

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L'approche individualisée, choisie par le ministre du Travail Eric Woerth, pour permettre une retraite anticipée pour les métiers jugées pénibles, est contestée par les syndicats.
Le ministre du Travail Eric Woerth lors de conférence de presse sur le projet de réforme des retraites le 16 juin à Paris (© AFP Bertrand Guay)
publié le 16 juin 2010 à 17h59
(mis à jour le 16 juin 2010 à 18h04)

Eric Woerth l'a présenté comme «un droit nouveau dans le système de protection sociale et une avancée sociale absolument majeure»: la pénibilité du travail sera prise en compte pour un départ anticipé en retraite, dans le cadre de la réforme présentée, ce mercredi matin, par le ministre du Travail. Lequel n'a manifestement pas communiqué son enthousiasme aux syndicats.

La reconnaissance d'un métier pénible ouvrira la possibilité, pour le salarié qui l'exerce, d'un départ en retraite à 60 ans - alors que le gouvernement prévoit de relever progressivement l'âge légal de départ, à 62 ans en 2018 - et à taux plein «quelque soit leur nombre de trimestres», insiste Woerth, c'est-à-dire même s'ils n'ont pas en principe suffisamment cotisé.

Sur quels critères? Une approche individualisée, constatation médicale à l'appui. Sont concernés les salariés souffrant «d'un affaiblissement physique avéré au moment de la retraite». Woerth a rappelé qu'«aujourd'hui, il n'y a pas de possibilité (...) de prendre votre retraite sauf si vous avez 50% d'incapacité, et encore il faut que vous passiez devant une commission spécifique».

«Les médecins, pas les diables de la République!»

Le taux d'incapacité de 20% devra être «constaté par un médecin», a ajouté le ministre, relativisant par avance les critiques: «les médecins, c'est pas les diables de la République!».

C'est que cette approche indivi