Ne pas augmenter les impôts et ne pas toucher au bouclier fiscal: le gouvernement s’est résolu, dans son projet de réforme du système des retraites, à écorner ces deux engagements majeurs de campagne de Nicolas Sarkozy.
«C'est un changement de politique, c'est significatif», estime Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes.
Pour ramener à l’équilibre financier le régime des retraites en 2018, l’exécutif mise en effet sur de nouvelles recettes fiscales, même si elles ne contribuent que très partiellement (10% de la réforme) à cet objectif. Quelque 3,7 milliards d’euros devraient être dégagés dès l’an prochain (4,4 en 2018) grâce à des prélèvements supplémentaires sur les hauts revenus et sur les revenus du capital, mais aussi à un coup de rabot sur les allègements des cotisations patronales sur les bas salaires.
«Des augmentations d'impôts ciblées»
Pourtant, le chef de l'Etat a longtemps exclu une telle option. «Je n'ai pas été élu pour augmenter les impôts et je ne les augmenterai donc pas», martelait-il encore fin 2009.
En fait, face à une pression croissante de Bruxelles et des marchés pour réduire le déficit public, le gouvernement a opéré un glissement sémantique: alors qu'il refusait auparavant toute augmentation des prélèvements, il se borne désormais à exclure des «hausses d'impôts massives» ou «générales». «Nous avons toujours dit qu'il n'y aurait pas d'augmentation générale des impôts, mais qu'il pouvait y avoir des augmentations ciblées», a justifié mercre