L’âge légal de la retraite sur le point d’être repoussé, et la France n’est ni dans la rue, ni paralysée. A quelques heures de rendre les derniers arbitrages de «sa» réforme des retraites, Nicolas Sarkozy pouvait s’estimer, à juste titre, satisfait. Il sait aussi qu’il joue ces jours-ci un moment important de son quinquennat, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012. Sa méthode pour faire passer une réforme symbole a pour l’instant été un succès. Une méthode inhabituelle pour le chef de l’Etat: à l’opposé de son caractère, il a pris son temps, et s’est mis en retrait.
Depuis un an, en effet, la réforme avance à petit pas. Premières allusions du «chantier» de la retraite lors d'un discours devant le Congrès, à Versailles, en juin 2009. Mise en place d'un calendrier avec les partenaires sociaux en février 2010. Puis rendez-vous réguliers avec eux. Alors que, dans le même temps, étaient lâchées des «pistes de réflexion», via l'intermédiaire d'Eric Woerth. Résultat, Sarkozy a pu donner l'impression de mener un vrai débat. «Les syndicats ont été reçus à l'Elysée. Ils ont eu l'occasion de s'exprimer. Le texte a évolué au fur et à mesure du temps», expliquait-on hier à l'Elysée. D'ultimes discussions pourraient avoir lieu cette semaine puisque l'avant-projet de réforme sera de nouveau soumis à Nicolas Sarkozy vendredi, après de nouvelles consultations avec les partenaires sociaux.
Pour autant, le chef de l'Etat n'est pas rassuré. «Avant