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Libération

Que reste-t-il du gaullisme aujourd’hui ?

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publié le 17 juin 2010 à 0h00

Le président Nicolas Sarkozy sera demain à Londres pour commémorer l’appel du 18 juin 1940 (1). Ce soixante-dixième anniversaire sera l’occasion d’un consensus national aussi édifiant que rétrospectif. Si aujourd’hui pratiquement tous les Français s’accordent pour admirer le général rebelle qui sauva ce jour-là l’honneur tricolore, à l’époque, entre naufrage militaire, exode périlleux et effondrement politique la plupart regardait le maréchal Pétain comme le sauveur suprême. Le bouclier aux sept étoiles éclipsait le glaive solitaire.

Désormais, justice est faite et la légitimité gaullienne efface la légalité maréchaliste. Le gaullisme de Londres a gagné haut la main la bataille de l'Histoire. L'homme du 18 juin restera pour l'éternité le plus glorieux Français du XXe siècle.

Est-ce à dire que le gaullisme est lui aussi vainqueur à l’aune du temps ? C’est une tout autre affaire. Le gaullisme de guerre triomphe à coup sûr, grâce à la France libre, grâce à la Résistance, grâce à la souveraineté retrouvée avec la Libération.

Encore faut-il ne pas oublier que moins de deux ans après l'apothéose de la descente de l'avenue des Champs-Elysées, le général de Gaulle devait abandonner le pouvoir : le droit à l'ingratitude est le privilège de la démocratie. Encore faut-il ne pas omettre non plus l'aventure du RPF (rassemblement du peuple français), irrésistible en 1947, mais déconfit dès 1952. Le gaullisme partisan n'a jamais su se hisser à la hauteur de son fondateur. Reste le