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Libération

Une réforme emblématique des années Mitterrand

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Instaurée en 1983, la retraite à 60 ans reste un acquis cher aux Français.
publié le 17 juin 2010 à 0h00

Quatre-vingt-deuxième des 110 propositions du candidat François Mitterrand : «Le droit à la retraite à taux plein sera ouvert aux hommes à partir de 60 ans et aux femmes à partir de 55 ans […].» Cette promesse de campagne, le président socialiste la réalise par ordonnance, le 26 mars 1982, pour une entrée en vigueur le 1er avril 1983.

Avec la diminution à 39 heures (au lieu de 40) de la durée hebdomadaire du travail et le cinquième semaine de congés payés, cette mesure qui abaisse de cinq ans l'âge de départ à la retraite est emblématique de la gauche au pouvoir. Elle «constituera une étape significative de la politique de progrès social mise en œuvre par le gouvernement», explique l'ordonnance signée par le Premier ministre, Pierre Mauroy. Ni la droite, toujours KO debout après la défaite historique du 10 mai 1981, ni le patronat ne seront en mesure de s'y opposer. Louis Viannet, alors membre de la direction d'une toute puissante CGT, organiquement liée au PCF, se rappelle : «Le patronat est encore un peu sous le coup. Il n'y a pas eu de réaction violente de sa part à cette mesure», témoigne-t-il dans l'Humanité d'hier.

Mais «l’état de grâce» connu par Mitterrand s’achève. Les élections cantonales de mars sont mauvaises pour une gauche qui commence à se désunir. Le contexte économique se dégrade. Quelques mois plus tôt, Jacques Delors, ministre de l’Economie, a tiré la sonnette d’alarme en demandant «une pause dans l’annonce