Faut-il laisser aux formations politiques le monopole de l’avenir? Les chefs de file de droite et de gauche bénéficient bien sûr de la légitimité de l’élection. Il leur revient, une fois aux affaires, de décider. Mais qu’en est-il de l’imagination, de la protestation, de l’expertise et de la proposition ? Ce serait une conception bien passéiste que de les déléguer passivement aux partis. Surtout quand une crise majeure, qui n’est pas seulement économique, mais qui met en jeu une certaine idée de l’homme en société, impose à chacun de rompre avec les vieux dogmes et les anciennes pratiques.
Il s'agit cette fois, constatant l'échec d'une morale individualiste et mercantile, de réinventer la vie en commun. C'est la raison pour laquelle Libération et le Nouvel Observateur ont organisé à Grenoble ces Etats généraux du renouveau. Trois jours durant, une centaine d'associations, de groupes de réflexion, d'organisations non gouvernementales de toutes sensibilités, ainsi que les politiques les plus éclairés, animeront de leurs débats la ville de Michel Destot. Depuis un mois, les prises de parole se sont multipliées dans Libé et dans l'Obs, montrant la richesse d'un débat d'idées plus que jamais nécessaire pour redonner espoir à une société inquiète.
Urgence. Les enjeux sont décisifs. L'économie est trop dure aux hommes, le travail qui devrait libérer crée l'angoisse, l'incertitude des marchés finit par répandre partout précarité et