Alors que la France (comme l’Europe) a des atouts considérables (démographie favorable, forte capacité «individuelle» d’innovation et de productivité, qualité de vie et attractivité des grandes villes françaises…), notre pays doute de lui-même, ébranlé sur ses bases par un délitement du lien social, par des pertes de valeurs, par le chômage de masse, par la précarisation accentuée, par la mise en cause récurrente de notre système éducatif, par les déficits abyssaux des comptes de la nation et de la sécurité sociale, par le malaise de la jeunesse, par la ségrégation territoriale, par l’abstention grandissante… Tout cela dans un contexte de crise économique provoquée par les excès d’un capitalisme qui est d’abord aujourd’hui financier et sur lequel les pouvoirs publics ont bien du mal à exercer toute forme de contrôle.
Alors oui, le renouveau est nécessaire ! Sauf sans doute pour tous ceux qui sont prêts à accepter, pire qui souhaitent, que notre société soit définitivement à plusieurs vitesses et que la solidarité nationale ne s’exprime plus que comme un cautère sur une jambe de bois.
Qu’ils soient économiques, sociaux, environnementaux ou citoyens, les défis que nous avons à relever sont nombreux. Ces Etats généraux du renouveau qui réuniront à Grenoble politiques, associatifs, intellectuels et citoyens engagés sont donc une initiative heureuse. A Grenoble, nous devrons esquisser des pistes : pour inventer de nouvelles solidarités intergénérationnelles, pour assurer à tous des