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Libération
Interview

«Il faut saisir notre chance car la messe n’est pas dite»

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Dominique Voynet sénatrice verte, maire de Montreuil
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publié le 18 juin 2010 à 0h00

Enjamber le siècle, inventer la vie qui va avec le monde qui vient. Comprendre les changements du monde et les bouleversements qu’ils entraînent. Constater qu’un enfant né aujourd’hui affrontera concrètement le dérèglement climatique, les tensions énergétiques et l’épuisement des ressources. Et admettre que les idées et programmes d’hier ne suffiront pas.

Alors qu'on les croyait balayés par l'effondrement de la finance internationale et du système de croyances qui l'animait, on voit revenir, nullement moribonds, les vieux réflexes. Austérité, dérégulation, thérapies de choc infligées à des pays fragilisés par les emportements des banques et leur comportement spéculatif. Scorpions prévisibles, les banques n'ont su résister à la tentation de piquer ceux qui les ont secourues il y a à peine quelques mois ; aujourd'hui, elles encouragent les puissances publiques à rogner leurs moyens d'intervention. Le tout gouverné par une obsession du court-terme incompatible avec l'ampleur des chantiers à engager. Après la faillite de Lehman Brothers, la messe était dite : plus rien ne serait jamais comme avant. Un an plus tard, la même «profonde ignorance» et «idéologie simplificatrice», selon les mots de Maurice Allais, menacent de déchirer un ce qu'il reste de cohésion, de solidarités, de vivre ensemble.

Le renouveau est un art difficile. Tenter un pas de côté, pour ne pas se résigner à ce que «tout change pour que rien ne change». Saisir notre chance, aussi. Car la messe n