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Vu de Saumur

La cavalerie refuse de mettre pied à terre

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Vu de Saumur
publié le 18 juin 2010 à 0h00

Etrange ambiance que celle qui régnait mardi 18 à l'école de cavalerie de Saumur (Maine-et-Loire). Lundi, les élèves officiers écoutaient à la TSF, dans un grand et lourd silence, le maréchal Pétain les appeler, «le cœur serré», à «cesser le combat». Et le lendemain, les voilà qui se préparaient à combattre les Allemands dans les toutes prochaines heures. Les premiers éléments de la Wehrmacht étaient attendus sur la Loire dans la soirée.

Le colonel Daniel Michon, qui a combattu dans les tranchées de la Grande Guerre, s'est adressé à ses élèves : «Nous devons à l'honneur de la cavalerie de défendre les postes de Saumur, même si cela ne sert à rien !» Puis, évoquant les élèves officiers franquistes, il a ajouté : «Ce qu'ont fait les cadets de l'Alcazar, ceux de Saumur peuvent le faire aussi.» Qui sont-ils ces «cadets de Saumur» ? De très jeunes gens, dont un grand nombre porte des noms à particules. Il y a là les aspirants de réserve de la cavalerie et ceux du train des équipages, mais aussi des «bleus» qui font leurs classes dans la région, des tirailleurs algériens, quelques dragons (se déplaçant à cheval mais combattant à pied), un groupe franc motorisé et un bataillon d'infanterie de l'école de Saint-Maixent. Comme le chantait Maurice Chevalier, l'automne dernier, «tout cela, ça fait d'excellents Français». Pas plus de 2 200 hommes en tout cas pour tenir 40 kilomètres sur la Loire, entre Thoureil et Montsoreau.

Mardi, leu