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Libération

Hirsch et les «défauts de fabrication» du RSA

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A Grenoble, le père du Revenu de Solidarité Active cible de vives critiques
par Sina Mirabdolbaghi, étudiant à l'écolde de journalisme de Grenoble
publié le 19 juin 2010 à 18h16
(mis à jour le 19 juin 2010 à 18h19)

« Comment relever le défi de l'exclusion ? » 8 millions de pauvres en France selon l'INSEE, soit autant qu'il y a 10 ans. Un chiffre qui stagne mais le phénomène, lui, croît. « Nous ne sommes plus dans les années 80, la pauvreté s'est rajeunie, les travailleurs pauvres sont apparus et l'augmentation du salaire minimum n'y change malheureusement rien », introduit Martin Hirsch. Le père du Revenu de Solidarité Active (RSA), dont on fête ce mois-ci le premier anniversaire, ne veut pas en faire le bilan prématuré. Ses voisins de table, eux, ne s'en privent pas. Première salve : « On ne peut pas réduire la pauvreté à la simple question du RSA, c'est une stratégie globale » explique Stéphane Gatignon, maire écologiste de Sevran.

Qualifiée de « réforme à la marge » par Robert Hue, l'allocation cristallise l'ensemble des remarques du début d'atelier. L'ancien leader du PCF titille Hirsch. « Je souscris à toute disposition qui est de nature à diminuer la souffrance des gens, mais ce dispositif connait trop de problèmes ». L'ancien président d'Emmaüs fait la moue…  « Le RSA n'atteint pas la cible voulue ? Je réponds oui sans hésiter.»

Il poursuit : «soyons clair : un, aucune prestation sociale (RMI, CMU…) n'atteint d'ordinaire sa cible, encore moins au bout d'un an. Deux, même si ce n'est pas qu'un problème de communication ce double dispositif, concernant les personnes qui travaillent et ne travaillent pas, n'est pas compris : o