Il a lancé son appel du 19 juin. Aux «irréductibles insoumis» qui «croient en la République», aux «hommes libres», pour «redonner un avenir aux Français», «engager le sursaut de la France». Un costume plus gaullien que jamais donc, pour Dominique de Villepin. Clôturant à la Halle Freyssinet (Paris), l'après-midi de lancement de son parti - dont on ignorait alors le nom précis -, l'ancien Premier ministre, acclamé en rock star par 6.000 supporteurs, s'était gardé la primeur de l'annonce: ce sera «République solidaire». Un «mouvement» - ce qui sonne toujours mieux qu'un parti - qui se propose en trait d'union des Français et veut clairement «offrir une alternative» à la politique de Nicolas Sarkozy en 2012.
Villepin convoque d'entrée les grandes dates historiques pour donner à la mue de son club en formation politique des allures de résistance au sarkozysme. Révolutionnaires, républicains de l'école gratuite, dreyfusards, «hommes et femmes répondant à l'appel d'un général inconnu», le 18 juin 1940… et villepinistes: même combat pour «incarner une certaine idée de la France»?
«Les Français ont besoin d’une autre voix»
Dans un discours-fleuve d'une heure dix, ses valeurs en bandoulière, l'ennemi juré de Nicolas Sarkozy, qui comme à l'habitude n'a pas prononcé son nom, promet avoir «écarté toute rancune» personnelle à l'égard