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Libération
Interview

Lagerfeld: «Lire... La chose la plus luxueuse de ma vie»

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Passionné par la presse, Karl Lagerfeld est devenu pour une journée le rédacteur en chef d’un «Libération» grand format. L’occasion pour lui de se dévoiler.
Karl Lagerfeld, lundi à Libération. (Libération. Libélabo)
publié le 22 juin 2010 à 0h00
(mis à jour le 22 juin 2010 à 6h59)

Il est 13 h 30, Karl Lagerfeld arrive presque tôt dans le bureau-atelier de sa librairie 7L, à Paris. L'homme est d'une hyperactivité redoutable. Outre la mode (il dessine plus de dix collections par an si l'on compte Chanel, Fendi et sa propre marque), il multiplie les sessions photos et les engagements surprenants (participer à une chanson, concevoir le prochain calendrier Pirelli, réaliser des films, photographier le catalogue 3 Suisses, devenir l'égérie de Coca). A trois semaines du défilé Chanel haute couture, il a reçu Libération pendant quatre heures. Dans une ambiance affairée, légère et pressée (lire page ci-contre), il a beaucoup parlé. Morceaux choisis.

Quel est votre rapport à la presse ?

Je déteste ne pas être informé. Le monde pourrait s’écrouler, je lirais quand même les journaux - ce que je fais dès qu’on me les dépose, très tôt le matin. J’aime le contact du papier journal, quelle horreur d’utiliser un objet électronique ! Même pour dessiner, j’ai besoin de papier avec du grain car ma technique de peinture m’empêche d’utiliser du papier glacé - je dessine avec du maquillage de Shu Uemura parce que les autres fabricants n’offrent pas d’assez belles couleurs. Savez-vous qu’autrefois les livres d’enfants étaient entièrement illustrés avec des bâtons de maquillage ? Je lis la presse en anglais, français et allemand. Et chaque langue, forcément, m’apporte un regard différent au monde.

Vous avez choisi d’intervenir dans Libération en dessinant. Pourquoi ?

Mon goût pour la caricature vient des revues et des magazines du début du XXe siècle que j'ai déco