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Enquête

Ségolène Royal : le «sacrifice» en visant le sacre

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Bien qu’elle se soit dite prête à renoncer aux primaires socialistes, la présidente de Poitou-Charentes semble fourbir ses armes pour 2012. Rencontre dans son fief, à Poitiers.
publié le 24 juin 2010 à 0h00
(mis à jour le 24 juin 2010 à 6h55)

Si Dominique Strauss-Kahn est «l'imam caché» des socialistes, Ségolène Royal en est la Greta Garbo. Icône politique faiblissante préparant en son for intérieur un come-back pour les primaires socialistes en vue de la présidentielle de 2012. Elle paraît pourtant hésiter à se lancer de nouveau, malgré sa nostalgie des sunlights et son désir intact d'en découdre.

Royal entretient à dessein sa rareté sur la scène politique nationale. Absente aux raouts du PS, de bureaux en conseils nationaux, elle distille ses apparitions depuis son fief de Poitou-Charentes. «Ségolène, on n'en parle jamais, constate un proche de Martine Aubry. Elle n'a pas totalement disparu des écrans radar, mais elle n'est plus au cœur de l'actualité du parti, comme du pays.» «Ségolène, elle est ailleurs», aime à dire la première secrétaire du PS.

Pacte. L'intéressée y voit une stratégie : «Ancienne candidate à la présidentielle, cela donne un statut. La preuve, c'est que je suis invitée dans le monde entier. J'ai une voix qui porte médiatiquement, je peux faire les émissions politiques quand je veux. C'est moi qui maîtrise la rareté de ma parole politique, pour dire des choses intelligentes quand j'ai besoin de les dire.» Depuis sa réélection en mars à la tête de sa région avec un score de 60,61% qu'elle qualifie d'«extraordinaire», Royal est sortie deux fois de son silence. D'abord pour expliquer qu'elle était prête à «sacrifier» s