C'est «totalement» et «complètement» que Nicolas Sarkozy soutient Eric Woerth. «Si vous me posez la question demain matin, je vous ferai la même réponse», insistait samedi le chef de l'Etat, visiblement pressé d'en finir avec cette affaire très embarrassante. Depuis dix jours, les dirigeants de la majorité martèlent le même message : le ministre du Travail n'a «strictement rien» à se reprocher.
L'exécutif prend soin de distinguer le cas Eric Woerth de celui des autres ministres ou ex-ministres mis en cause ces dernières semaines : Christine Boutin, sa mission et ses 17 500 euros par mois, Christian Blanc et ses cigares, Alain Joyandet et son permis de construire illégal… Des «manquements» inadmissibles, a tonné le Premier ministre, François Fillon. Mais le ministre du Travail, lui, ne saurait être mis en cause. Réputé Premier ministrable, c'est le bon soldat de Nicolas Sarkozy. Celui qui portera de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite. Modeste, pragmatique, discret - pas bling-bling pour un sou -, Eric Woerth devait incarner la phase austère du quinquennat. N'a-t-il pas fait ses preuves au Budget, lui qui a lancé la chasse aux contribuables suspectés d'évasion fiscale tout en défendant, sans état d'âme, le bouclier fiscal et le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux ? Il faut sauver le soldat Woerth.
Réel désarroi. Hier, le conseiller social de l'Elysée, Raymond Soubie, le secrétaire général de l'UM