Double rémunération de Christine Boutin, cigares au frais de l'Etat de Christian Blanc, logements de fonction de Christian Estrosi et Fadela Amara, frais d'hôtel de Rama Yade, et le scandale Bettencourt-Woerth qui n'en finit pas… Depuis la semaine dernière, Nicolas Sarkozy s'était décidé à réagir, et à frapper l'opinion avec des mesures spectaculaires pour réduire le train de vie de l'Etat, et surtout du gouvernement. Il avait ainsi fait part à quelques proches de son intention de supprimer la garden-party du 14 juillet. Impossible dans son esprit, sinon, de faire passer auprès des Français la politique de rigueur ou le passage à 62 ans pour la retraite. «A l'heure où nos concitoyens sont frappés par la crise, l'Etat doit, plus que jamais, faire preuve d'exemplarité», écrit ainsi le Président dans sa lettre de cadrage à François Fillon.
Pour retrouver la confiance des Français, Sarkozy utilise toutes les recettes. Des mesures symboliques (comme la disparition des chasses présidentielles, qui faisait très Ancien Régime), mais aussi la désignation des ministres comme boucs émissaires de toutes les dérives, obligés de prendre le train, ou de diminuer le nombre de leurs conseillers. «On n'avait dit aux ministres d'être raisonnables dans le recrutement de leurs collaborateurs. Mais certains ont exagéré», commentait hier un conseiller de l'Elysée. Enfin, le chef de l'Etat se garde le beau rôle. En dehors du «sacrifice» de la garden-party, il fait savoir que c'est