André Vallini, député PS de l’Isère et membre de la commission des lois, commente l’affaire Woerth.
Eric Woerth peut-il rester au gouvernement ?
Si la question de son maintien au gouvernement se pose, c’est au Président et au Premier ministre de juger s’il peut encore mener à bien la réforme des retraites. Chaque jour qui passe, avec ses révélations nouvelles, le fragilise un peu plus. Mais ce n’est pas à nous de demander sa démission. En tout état de cause, je continuerai à défendre le principe de la présomption d’innocence. Comme je l’ai fait pour Dominique Strauss-Kahn, contraint de quitter le gouvernement avant d’être blanchi. Ou pour Julien Dray, que certains voulaient écarter des listes régionales.
Ségolène Royal a dénoncé un «système Sarkozy corrompu». Approuvez-vous ?
C’est sans doute ce que pensent aujourd’hui beaucoup de Français. Mais un responsable politique doit toujours se garder d’épouser les emballements de l’opinion. Pour autant, avec la soirée au Fouquet’s dès le soir de sa victoire, Nicolas Sarkozy avait donné le ton de son quinquennat. Et la première loi qu’il fit voter dès juillet 2007 sur le bouclier fiscal confirma une proximité dangereuse du pouvoir avec le monde de l’argent.
Le PS n’est-il pas en dessous de la main dans sa dénonciation ?
Non. Il ne faut jamais alimenter le populisme. Les socialistes ont joué leur rôle d’opposants, en posant des questions précises. Le problème, c’est que nous n’obtenons jamais de réponses précises. C’est pourquoi nous demandons une commission d’enquête parlementaire.
Que proposez-vous pour éviter ce type de conflits d’intérêts ?
Il faut fixer des règles dans des textes législatifs et réglementaires. Et envisager un comité d’éthique composé de magistrats de la Co