Le bouclier fiscal est un des symboles du sarkozysme, l’acte fondateur d’une politique en faveur des riches. Et le voilà qui se rappelle au bon souvenir des Français à l’occasion de l’affaire Bettencourt. De quoi affaiblir encore un peu plus Eric Woerth qui, dans ses précédentes fonctions de ministre du Budget, était en charge de la politique fiscale de la France, et surtout Nicolas Sarkozy lui-même, qui, en pleine politique de rigueur, continue à défendre ce dispositif très contesté.
La gauche ne s'y est pas trompée. Vendredi, elle a exploité à fond le chèque de 30 millions adressé par le Trésor public à Liliane Bettencourt. «Il démontre, s'il en était encore besoin, l'injustice et l'absurdité du bouclier fiscal, a ainsi dénoncé Benoît Hamon, dans un communiqué. La première fortune de France s'est vue reverser une somme astronomique, dont l'Etat aurait pu faire usage pour améliorer la situation des Français qui payent aujourd'hui les pots cassés d'une crise dont ils ne sont pas responsables.» Et le porte-parole du PS d'ajouter : «Cette politique de caste est tout simplement révoltante.» Pour Jean-Luc Mélenchon, l'affaire permettra ainsi aux Français de comprendre l'intérêt du dispositif : «Ce sont des gens très riches qui, tous les ans, reçoivent un chèque de l'Etat pour les dédommager de la somme qu'ils ont versée», assure le leader du Parti de gauche.
Du côté de la majorité, on voit bien le mal que fait cette affaire. «Je me serais bi