Au terme de deux jours de débats moins enflammés qu’on pouvait s’y attendre, les députés ont achevé hier l’examen du projet de loi sur «l’interdiction totale de se dissimuler le visage dans des lieux publics». Le texte sera soumis au vote mardi.
La principale surprise est venue du président du groupe UMP, Jean-François Copé, qui a joué un véritable coup de poker en annonçant qu'il voulait saisir le Conseil constitutionnel dès que la loi serait adoptée «afin que son application ne puisse être contestée». Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a donné son accord afin de «lever toute incertitude». Le texte devrait donc être examiné par les Sages dès septembre.
Boycott. La proposition de Jean-François Copé anticipe une éventuelle saisine par un particulier, car le Conseil ne peut être saisi deux fois sur une même loi. Surtout, le chef du parti majoritaire vient couper l'herbe sous le pied aux députés socialistes et communistes qui ont annoncé leur refus de prendre part au vote, mardi, en raison justement des risques de voir la loi retoquée par la juridiction suprême ou la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). «Ce serait un formidable cadeau pour les intégristes», estime Jean Glavany, député PS des Hautes-Pyrénées et membre de la mission parlementaire sur la burqa.
Pendant deux jours, les élus d’opposition se sont livrés à un périlleux exercice d’équilibrisme à la tribune pour justifier leur boycott, malgr