Dures semaines pour Eric Woerth, sur le front des «affaires» comme sur le fond des dossiers. Son propre camp, les députés de la majorité l’ont exceptionnellement mis en minorité, en votant mercredi à l’Assemblée contre un amendement qui voulait rétablir un article-clé du projet de loi en faveur du dialogue social dans les très petites entreprises (TPE).
Fait rare, les députés UMP, emmenés par leur patron Jean-François Copé, sont allés au bout de leur fronde en votant contre l'amendement gouvernemental défendu par Eric Woerth, par ailleurs pris dans la tourmente de l'affaire Bettencourt. «C'est la première fois depuis trois ans que je vais voter contre une disposition gouvernementale. C'est une responsabilité que je prends et que j'assume», a prévenu, grave, Jean-François Copé.
Tout aussi peu banal, l'amendement de Woerth a été soutenu par... les députés de l'opposition PS et PCF, qui ne voulaient pas «rejoindre le front du refus». «On verra bien qui soutient le gouvernement, cela sera assez marrant», a ironisé le député (PCF) Roland Muzeau.
«Désolidarisation du gouvernement»
Mais à l'arrivée, l'amendement a été nettement rejeté (70 voix contre, 25 pour). «Chacun pourra observer que c'est le ministre du Travail, Eric Woerth, qui a été mis en minorité», a interpellé le député PS, Alain Vidalies, pour lequel ce vote, «dans le contexte d'aujourd'hui, n