Quand la démocratie est mise à mal, elle ne retrouve sa force qu’en étant encore plus démocratique. Dans l’affaire Bettencourt, c’est l’ignorance délibérée de la notion de conflit d’intérêt qui choque. Certains cumuls de fonctions, comme celles de ministre des Finances et de trésorier d’un parti, par un homme qui a mis la levée de fonds auprès de riches donateurs au cœur de sa stratégie, sont indignes même s’ils ne sont pas aujourd’hui illégaux. Nous souhaitons qu’ils le deviennent.
Si la loi encadre les financements aux partis politiques, interdisant les dons des personnes morales et limitant ceux des personnes privées, c’est pour éviter que des responsables politiques soient corrompus par des pouvoirs d’argent et en viennent à confondre l’intérêt général avec l’intérêt de leurs donateurs. Ces derniers jours ont permis de révéler à quel point l’UMP a su profiter des failles de la loi de financement des partis politiques. Alors que l’esprit de la loi était de limiter à 7 500 euros les dons d’un individu à un parti et à 4 500 euros les dons à une campagne, la droite sarkozyste a su établir les montages juridiques pour les contourner.
Avec la multiplication des petits partis, il est possible pour un individu de verser 7 500 euros à chacun d’entre eux, qui peuvent financer la même démarche politique. Ainsi nous avons pu apprendre que Mme Bettencourt a versé 7 500 euros à l’UMP mais aussi au microparti de monsieur Woerth, à la campagne de Mme Pécresse, en toute légalité. Placement