Le clientélisme politique est-il un délit pénal ? Voilà le sujet auquel doit répondre le juge marseillais Franck Landou, qui a mis en examen la députée PS Sylvie Andrieux, jeudi, pour «complicité de tentative d'escroquerie» et «complicité de détournement de fonds publics». Plus de 700 000 euros de subventions de la région Paca (Provence-Alpes-Côte d'Azur) ont été détournés, entre 2005 et 2007, au profit d'associations présumées fictives. Leurs responsables s'en sont servi pour des achats personnels. Andrieux, 48 ans, était vice-présidente de la région, chargée de la politique de la ville, au nom de laquelle des subventions litigieuses ont été distribuées. Son assistant parlementaire, Roland Balalas, secrétaire général du groupe PS à la région, a affirmé : «On a utilisé sans discernement des fonds pour sauvegarder des intérêts électoraux et politiques.» En clair, on a aidé des gens qui, par ailleurs, faisaient la campagne d'Andrieux dans sa circonscription aux législatives de 2007, ce qu'elle conteste.
Pression. Plus de vingt personnes ont été mises en examen, dont deux hauts fonctionnaires : Franck Dumontel, ex-directeur de cabinet de Michel Vauzelle, le président PS de la région, et Jules Nyssen, ex-directeur général des services. Avec Sylvie Andrieux, l'enquête débutée en 2008 atteint pour la première fois le niveau politique. Mais, à la veille de son audition comme témoin assisté, un de ses avocats, Me François-Noël Be