Eric Woerth, homme droit et intègre comme on dit, toujours dévoué pour nous expliquer dans les médias nos impôts ou le budget de l'Etat, fait l'objet d'un véritable acharnement : «Dès qu'il arrive à se justifier, on l'attaque sur autre chose, il va craquer à force d'être sous pression», s'inquiète un électeur de droite. «C'est un acharnement d'une partie de la classe politique, témoigne une femme, on a trouvé un bouc émissaire, je le vois se faire lapider.» Il n'y a plus qu'à s'en remettre à la justice : «C'est à elle de faire la clarté, juge une employée, il n'est pas coupable tant qu'on ne l'a pas prouvé !»
«On n'a pas tous les éléments. Nous, on est juste spectateur, s'excuse une autre, il y a un gros plan sur sa victimisation, je l'ai vu à la télé, il a joué le rôle de la vertu blessée.» Chacun prodigue ses conseils : «Démissionner voudrait dire qu'il reconnaît les faits, je lui conseille de rester», suggère un policier. «Sans vouloir l'excuser, note un professeur, gauche ou droite, c'est un peu tous pareils, de là à le mettre au pilori, y'a des limites !»
Les médias sont montrés du doigt, on trouve qu'ils en font trop : «Ce n'est pas l'affaire du siècle, lance une femme, y a tant de misère à côté qu'on nous prend la tête avec ça et le reste, on n'en parle pas !»«Le Front National a pris 6% dans les sondages en deux jours !» s'alarme un électeur de Sarkozy.