Quel intérêt pouvait avoir un candidat à la présidentielle à recevoir de l’argent en liquide ? Pour que cela n’apparaisse pas sur les comptes de campagne, dont les dépenses étaient plafonnées à 21,59 millions d’euros au second tour de 2007.
Or, avec 20,96 millions d'euros de dépenses pour Nicolas Sarkozy et 20,61 millions d'euros pour Ségolène Royal, les deux candidats avaient fait le plein pour mener la campagne électorale la plus chère de la Ve République. Les comptes ont ensuite été déposés puis acceptés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).
Question ressources, Royal et Sarkozy avaient choisi deux stratégies bien différentes. S’ils avaient tous deux plus de 11 millions d’emprunts, la présidente de la région Poitou-Charentes s’appuyait sur son parti, alors que l’actuel chef de l’Etat usait d’une jolie cagnotte de dons de personnes physiques, ceux issus des entreprises étant interdits par la loi depuis 1995.
Le PS a ainsi apporté près de 10 millions d'euros à sa candidate, soit sous forme de versement à l'association de financement électoral de Ségolène Royal (2,1 millions d'euros), soit en «paiements directs» (5,3 millions de factures réglées par le PS), soit «en nature» (2,3 millions de logistique matérielle). Au final, la socialiste n'a récolté que 100 000 euros de dons, quand l'association qui finançait Sarkozy - dont le responsable était Eric Woerth - en a encaissé plus de 7,1 millions. C