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Libération
EDITORIAL

Revers

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publié le 10 juillet 2010 à 0h00

C'est un constat d'échec. Celui d'une présidence affaiblie qui, le temps d'une épreuve, s'est transformée en présidence «bang bang». Depuis dix jours, la stratégie de l'Elysée est claire. Face aux accusations en série de l'affaire Woerth-Bettencourt, mieux vaut tirer les premiers. Hurler à la «calomnie» et dénoncer les «rumeurs». Attaquer la presse et mépriser les journalistes. Il y a encore vingt-quatre heures, à en croire le Château, tout était terminé. A force d'ériger la rétractation partielle de l'ex-comptable de Liliane Bettencourt en preuve absolue de la non-implication du chef de l'Etat, l'exécutif pensait «être sorti de cette histoire». Mais les diatribes hystériques et indignes contre le site Mediapart n'ont pas suffi à intimider les médias. Et c'est tant mieux. L'affaire Bettencourt pose trop de questions sur le financement des partis politiques pour que le pouvoir la balaie d'un revers de main. L'opinion publique ne s'y trompe pas : le Président vient de perdre 5 points dans les sondages. Lundi, Nicolas Sarkozy n'aura pas trop d'une heure pour tenter de s'expliquer. Et nous dire par exemple si son entourage a vraiment organisé les «fuites» dans les journaux des procès-verbaux d'audition qui lui étaient favorables. Face à tant d'interrogations, le Président n'a d'autre solution que de nommer une commission d'enquête parlementaire indépendante. Mais surtout, plutôt que de laisser opérer un procureur sous tutelle, il se doit de confier le travail de la just