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Interview

«Désormais, le remaniement est inévitable»

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Jean-Marc-Ayrault, patron des députés socialistes :
Jean-Marc Ayrault le 23 février à Paris (© AFP Lionel Bonaventure)
publié le 12 juillet 2010 à 0h00

Président du groupe PS à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault demande la mise en place d’un juge indépendant.

L’UMP et le gouvernement vous accusent de favoriser le populisme et l’extrême droite. Que répondez-vous ?

Le populisme se nourrit de l'infidélité de la République à ses principes, notamment celui de la décence. Le pouvoir est empêtré dans une affaire de connivence avec les milieux de l'argent. L'opposition est dans son rôle en posant des questions et en exigeant des réponses. La seule qui nous est faite est «tous pareils, tous pourris» ! Et ils nous accusent de favoriser le populisme… N'est-ce pas la révélation du chèque de 30 millions d'euros à Mme Bettencourt grâce au bouclier fiscal, pendant que l'on exige des sacrifices pour les retraites et que l'on impose l'austérité aux Français, qui nourrit le populisme ?

Qu’attendez-vous de l’intervention télévisée du président de la République ce lundi soir ?

Ni bling-bling, ni blabla. J'attends d'abord de la clarté. A l'occasion d'un remaniement, devenu inévitable pour sanctionner les pratiques de nombreux ministres, il doit être mis fin au mélange des genres. Le cumul de la fonction de trésorier de l'UMP doit devenir incompatible avec celle de ministre. La connivence entre le pouvoir et les grosses fortunes doit cesser. Le «Premier Cercle» des donateurs de l'UMP doit disparaître, car il place le pouvoir exécutif en conflit d'intérêts permanent. J'attends qu'il annonce l'abrogation du bouclier fiscal qui est la contrepartie accordée aux grands donateurs de son parti. J'attends de la transparence. Il faut sortir de cette situation malsaine où les enquêtes sont soit le fait d'un fonctionnaire placé sous l