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Analyse

Le Président, victime peu crédible

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L'affaire Bettencourtdossier
Contraint de s’aventurer sur le terrain de la morale, le chef de l’Etat était hier sur la défensive.
publié le 13 juillet 2010 à 0h00

La théorie du complot est un grand classique d'un pouvoir aux abois. Nicolas Sarkozy en a usé hier soir pour tenter de colmater les dégâts de l'affaire Woerth-Bettencourt. La voix grave, le visage tendu, le chef de l'Etat a longuement disserté, avec parfois une moue de dégoût au coin des lèvres, sur «la calomnie». Autre classique, il s'est posé en victime en déplorant «une perte de temps» pour le pays. Il a aussi lancé un simple «oui», très mitterrandien, pour assurer qu'il ne lâcherait pas son ministre du Travail, «un homme honnête et compétent». Pour sa contre-attaque, il a mis sur le même plan les accusations portées contre Eric Woerth avec les rumeurs des mois derniers sur sa vie privée avec son épouse, Carla Bruni, ou encore l'affaire Clearstream. «Derrière tout ça, il y a des officines», a-t-il asséné.

Cette stratégie de la victimisation vise à démontrer que ses détracteurs sont prêts à tout pour l'empêcher de réformer. A commencer par la plus importante des réformes de son quinquennat : les retraites. Contraint de réagir sur le terrain des valeurs et de la morale, Nicolas Sarkozy s'est montré mal à l'aise quand il s'est agi d'illustrer «la République irréprochable» promise durant sa campagne. Il a évoqué les «mauvaises habitudes» liées au train de vie ministériel, rappelé que la Cour des comptes contrôlait désormais le budget de l'Elysée et parlé des «indélicatesses» des deux ministres qui ont quit