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Libération

Suspicions sur le rapport de l’IGF

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Certains émettent des doutes sur l’enquête qui dédouane Woerth.
publié le 13 juillet 2010 à 0h00

«Tout le volet concernant François-Marie Banier me paraît suspect. Les délais d'enquête sont anormaux et signe d'un dysfonctionnement : on laisse passer la prescription.» C'est l'avis d'un agent des impôts au fait du dossier du photographe préféré de Liliane Bettencourt, après la lecture du rapport de l'Inspection générale des finances censé blanchir Eric Woerth de tout interventionnisme fiscal. Le dossier était remonté au cabinet du ministre en raison d'une «exposition médiatique», relève l'IGF, pour aussitôt dédouaner l'ex-ministre de Budget d'avoir «empêché ou orienté» un contrôle fiscal.

Torpeur. La chronologie est importante : dès mai 2007, Banier et son avocat sollicitent la «cellule fiscale» de Bercy en charge des «personnes ayant une certaine visibilité». On tombe d'accord pour proclamer que Banier ne possède aucun compte au Liechtenstein. Patatras fin 2007 : Bakchich révèle qu'il en contrôlerait bien un (au nom d'une fondation propriétaire d'une île aux Seychelles). Le cabinet Woerth fait comme si de rien n'était, dans une réponse à Banier signée en mai 2008. En février 2009, Bercy émerge de sa torpeur - sur fond de procédure pénale initiée par la fille Bettencourt - et décide de programmer une vérification de la situation de Banier. Il faut encore attendre quatre mois (juin 2009) pour qu'elle soit véritablement engagée puis encore quatre autres (septembre 2009) pour que Banier soit convoqué par l