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Libération
Enquête

Arrangements cavaliers à Chantilly

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L’Aga Khan, France Galop, l’Institut de France : Eric Woerth n’est pas seul maître en son royaume.
publié le 14 juillet 2010 à 0h00

A Chantilly, où plus de 2 500 pur-sang sont à l’entraînement dans une centaine d’écuries, le cheval est roi. Et le roi cheval a quatre chambellans. Le premier est Eric Woerth, maire de cette commune de l’Oise depuis 1995. Les trois autres, dont l’influence n’est pas mince, on le verra, sont France Galop, la société mère des courses de galop ; le prince Karim Aga Khan, chef spirituel des ismaéliens ; et l’Institut de France, la maison mère des académies. Depuis quinze ans, Woerth a dû composer avec ce singulier attelage. C’est peu dire que les relations tissées par le maire avec ses «partenaires» sont délicates et complexes.

Coup de tonnerre. Chantilly est le principal fief de France Galop, avec 1 900 hectares de terrains et de pistes d'entraînement. Présidée par Edouard de Rothschild (actionnaire de référence de Libération), cette association loi 1901 est assez originale puisqu'elle a pour filiale une entreprise qui fait plus de 9 milliards de chiffre d'affaires : le PMU. En 1994, coup de tonnerre dans le ciel azuréen de Chantilly : France Galop annonce la fermeture de l'hippodrome, vétuste et insuffisamment fréquenté. C'est ici qu'entre en scène Karim Aga Khan, que cette annonce rend furieux. Le prince possède en effet aux portes de la ville une immense propriété, le domaine d'Aiglemont, ainsi que des écuries de course. Le 49e descendant du prophète (dit-on) a également installé là le QG mondial de la communauté ismaélienne, lointaine ram