Menu
Libération
EDITORIAL

Storytelling

Article réservé aux abonnés
publié le 16 juillet 2010 à 0h00

Nicolas Sarkozy l'a dit en début de semaine sur France 2, il ne se «projette pas deux ans en avant». Et s'«il n'y en a qu'un qui n'a pas le droit d'avoir des ambitions présidentielles actuellement, c'est moi», a-t-il osé ajouter. Le chef de l'Etat a bien évidemment le droit d'attendre l'automne 2011 pour annoncer sa candidature pour 2012. Mais cette obstination à prendre le téléspectateur pour un imbécile est agaçante. Notre enquête sur la transformation du Service d'information du gouvernement (SIG) en plaque tournante de la communication élyséenne prouve que tous les regards du chef de l'Etat sont déjà tournés vers la prochaine présidentielle. Nicolas Sarkozy n'est évidemment pas le premier Président à accorder une telle importance à la com. Le rôle majeur joué par exemple par Jacques Pilhan auprès de François Mitterrand, puis de Jacques Chirac n'est plus à démontrer. Mais Nicolas Sarkozy, plus vite que d'autres, cherche aujourd'hui à adapter ses techniques de propagande à l'ère numérique qui révolutionne l'information. Voilà ses adversaires prévenus. Mais le chef de l'Etat aurait tort de se raconter des histoires : si l'art du storytelling appliqué à la politique peut être un outil redoutable, la meilleure com du monde finira toujours par se heurter à la réalité. C'est tout le problème aujourd'hui de Nicolas Sarkozy : il existe un fossé entre le contenu de ses discours et la perception par les Français des résultats de sa politique, notamment éc