Une première pour un haut responsable de droite. François Fillon a placé, ce dimanche, sa visite en Nouvelle-Calédonie dans les pas de ses prédécesseurs socialistes, Michel Rocard et Lionel Jospin, en se rendant comme eux sur la tombe du leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou.
Lors d'une tournée très symbolique de plusieurs fiefs indépendantistes de l'archipel, le Premier ministre est allé dans la tribu Tiendenite (nord-est) dont était membre l'ex-homme fort du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), assassiné en 1989 par un extrémiste de son camp.
Accompagné de l'épouse du défunt, Marie-Claude, il a été accueilli sur place par l'un des fils de Jean-Marie Tjibaou, Emmanuel. Après un accueil fait de danses et d'échange d'offrandes, il a planté un pin à côté de la sépulture. «Je sais les souffrances qui ont marqué ce territoire», a dit le Premier ministre aux membres de la tribu de cette zone montagneuse.
A quelques centaines de mètres de là, dix de ses membres, dont deux frères de Jean-Marie Tjibaou, ont trouvé la mort en 1984 dans une embuscade tendue par des colons, l'un des épisodes les plus sanglants de l'histoire contemporaine de la Nouvelle-Calédonie. Cinq ans plus tard, le chef du FLNKS était à son tour assassiné par un extrémiste kanak à Ouvéa.
«Dites à votre grand chef de l'Elysée de ne pas avoir peur des kanaks!»
L'action de Michel Rocard, en 1988, avait permis de trouver la voie d'une sortie de crise. Et depuis 1998 et les accords de Nouméa, l'archipel est engagé dans un processus de décolonisation par étapes