C’est fait ! Le PS vient d’adopter définitivement la primaire populaire comme procédure pour désigner son candidat à la présidentielle. Primaire : voilà un bien curieux étendard. En quoi un dispositif technique peut-il devenir la clé de voûte de la rénovation politique ? C’est qu’il s’agit de bien plus que cela : à un projet politique d’envergure, qui représente un bouleversement majeur dans l’approfondissement de notre démocratie représentative.
La primaire confère un nouveau droit aux citoyens. La démocratie actuelle permet aux citoyens de répondre à la question : «Qui sera élu ?» La primaire leur donne désormais la possibilité de répondre aussi à la question : «Qui nous représentera dans cette élection ?» Le choix du candidat et de sa ligne politique est désormais partagé par les militants avec les citoyens qui se déclarent en sympathie avec la victoire de la gauche. La primaire contribuera ainsi à restaurer le lien entre les Français et la politique, à travers une triple dynamique. Dynamique électorale : 40 millions d'électeurs pour Obama-Clinton aux Etats-Unis, 4 millions en Italie pour investir Prodi en 2004, 1 million pour Papandréou en Grèce en 2007 - les citoyens se déplacent massivement. Dynamique participative : même quand il n'y a pas d'enjeu, les citoyens affluent. La primaire italienne du Parti démocrate l'atteste : en 2007, alors qu'il n'y a pas d'élections en perspective, et que la victoire de son président est connue d'avance, la désignation interne