Les partis politiques sont au cœur de la démocratie. Ce sont eux qui choisissent le personnel politique, ceux qui vont gouverner le pays. Eux qui élaborent l’offre politique, les programmes qui seront mis en œuvre au pouvoir. Eux qui animent la vie politique pendant les campagnes.
Historiquement, nos partis politiques, inventés au début du XIXe siècle, ne fonctionnaient pas de manière démocratique. «Centralisme bonapartiste» pour les uns, «avant-garde éclairée» pour les autres, le résultat est le même : c'est une petite oligarchie dirigeante qui détenait le pouvoir, décidant dans l'opacité des conclaves d'appareil. Les partis d'aujourd'hui sont les héritiers de ce modèle oligarchique mais, en France comme dans de nombreux autres pays occidentaux, ils ont entamé leur mutation. Toutes les grandes fonctions partisanes se démocratisent : le choix des candidats, le projet, l'action militante.
La primaire ouverte qui sera organisée à gauche pour 2012 est l’illustration spectaculaire de cette mutation. Elle transfère aux citoyens la désignation du candidat à la présidentielle. Mais, au-delà, c’est aussi la sociologie des candidats qui se diversifie. Jusqu’ici, il fallait acquérir une légitimité dans l’appareil des partis pour devenir candidat à une élection. Pour le dire brutalement : il fallait faire une carrière d’apparatchik pour être élu. Ce mode de sélection exclut la quasi-totalité des citoyens attirés par l’action politique, mais qui n’ont ni le temps ni le goût de