Rideau sur les débats. La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale examinera la réforme des retraites défendue par le ministre du Travail, Eric Woerth, de mardi à jeudi, à huis clos. Un choix pris par le bureau de la commission et son président, Pierre Méhaignerie (UMP) au motif qu'il garantit la «sérénité» des travaux. Déjà agacé par le calendrier -un rendez-vous crucial en plein mois de juillet- la gauche s'étrangle: «Sur un texte aussi important, c'est scandaleux», s'est notamment scandalisé le porte-parole des députés PCF, Roland Muzeau, alors que le groupe socialiste a réclamé, en vain, la publicité des débats.
Pourquoi ce huis clos pose-t-il problème? La réforme constitutionnelle de 2008 a considérablement accru l’importance des travaux en commission, qui est le lieu où s’examinent les textes de loi, article par article. Et c’est la mouture de la commission qui est désormais présentée en séance publique, alors qu’auparavant les députés, dans l’hémicycle, débattaient sur la base du texte gouvernemental.
«Certains redoutent un théâtralisme»
«On a tout à gagner à la publicité des débats, a concédé le président (UMP) de l'Assemblée, Bernard Accoyer. Mais je comprends que certains redoutent l'obstruction ou un certain théâtralisme.»
«Si cette réforme était aussi bonne que le prétend le gouvernement pourquoi la faire dans le dos des Français? Pourquoi ne pas accepter que ce débat contradictoire ait lieu au grand jour?» s'interrogeait, ce mardi, l'eurod