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Libération
EDITORIAL

Négation

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publié le 22 juillet 2010 à 0h00

Démentir, jour après jour. Démentir les conflits d'intérêts, les pressions du ministre pour le recrutement de son épouse au service de l'une des plus grandes fortunes de France. Démentir tout laxisme quant au contrôle fiscal de Liliane Bettencourt. Démentir aussi les versements en espèces et en enveloppes pour financer les campagnes électorales. Malgré les écoutes clandestines et les déclarations de la comptable. Depuis le début de l'affaire Bettencourt, le couple Woerth a fait de la négation en bloc sa seule et unique stratégie. Florence, elle, a fait savoir à tous qu'elle n'avait jamais été une «femme de», une façon de dire qu'elle n'avait besoin de personne pour mener sa carrière. Le problème, c'est que l'opinion ne croit plus ceux qui nous gouvernent. La faute à un scandale qui, à chaque nouvelle révélation, nous dévoile encore un peu plus cette société de connivences, entre le monde des politiques et celui des puissants. La faute à Nicolas Sarkozy aussi, qui a replacé l'argent et l'influence au cœur de son exercice du pouvoir. Des vacances luxueuses sur le yacht de Bolloré à l'épisode du fils Jean à l'Epad, le Président a perdu tout crédit dans la mise en œuvre de ce qu'il avait lui-même appelé une «République irréprochable». Les derniers épisodes indécents de ministres amateurs de cigares ou d'indemnités juteuses n'ont fait que renforcer la défiance de chacun envers les élites. Aujourd'hui, la rupture est consommée et le couple Woerth en paie le pr