La guerre. En déclarant mercredi lors du Conseil des ministres qu'il entendait «livrer» une «véritable guerre» à la délinquance après les événements de Grenoble et de Saint-Aignan, Nicolas Sarkozy a-t-il franchi la ligne jaune qui sépare un chef de l'Etat gardien de l'ordre républicain du tribun désignant un groupe social à la vindicte populaire ? Le fait que le président de la République ait évoqué «les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms» pour justifier cette guerre, a fait bondir tous ceux qui connaissent un peu le sujet.
«Amalgame». A commencer par le sénateur UMP de Haute-Savoie Pierre Hérisson, auteur en 2008 d'un rapport au Premier ministre, François Fillon, sur «le stationnement des gens du voyage».«Je ne vous cache pas que cet amalgame entre les Roms et les gens du voyage me met très mal à l'aise, confiait-il hier à Libération.La question des gens du voyage n'a rien à voir avec l'immigration.» Car, rappelle le sénateur en préambule de son rapport, «les gens du voyage sont des citoyens français et les "Roms" sont des étrangers».
En faisant cet amalgame, le Président «livre en pâture au bon peuple de France des gens qui ont toujours été rejetés aux marges de la société», dénonce le député Vert Noël Mamère. Dès mercredi, la Ligue des droits de l'homme (LDH) s'est élevée contre la désignation d'un bouc émissaire : «En annonçant l'expuls