Des «pompes à fric» : voilà comment Jean-Marie Le Pen qualifiait sur RTL les micropartis le 19 juillet. «Ça me choque beaucoup», s'offusquait-il. A écouter le président du Front national, on aurait pu penser qu'il était en la matière un modèle de vertu et un exemple pour la vie politique française. Jean-Marie Le Pen omettait juste de dire qu'il était lui-même président d'un de ces groupements, Cotelec, à l'efficacité redoutable. En 2007 - année de la présidentielle -, Cotelec a raflé 415 387 euros de dons de personnes physiques.
C’est certes moins que l’UMP, qui a collecté 9,1 millions d’euros ou que le PCF, qui en a réuni 6,1 millions. Mais cela vient opportunément compléter le 1,2 million d’euros que le Front national a recueilli sous sa propre bannière. Et ce montant est bien supérieur à ceux collectés par la plupart des 290 autres partis, y compris l’Association de soutien à l’action de Nicolas Sarkozy (Asans), qui n’a touché «que» 134 716 euros de dons cette année-là. C’est presque aussi bien que Lutte ouvrière, qui a réuni 500 000 euros, le MPF de Philippe de Villiers avec 600 000, ou le PS qui a récolté 700 000 euros.
Lundi dernier, à l'évocation sur RTL des sommes collectées par sa structure, Jean-Marie Le Pen s'est étranglé : «Ce sont des emprunts. Ce ne sont pas des dons !» Vérification faite auprès de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), il s'agit bien de dons «qui donnent droit à un