Menu
Libération
TRIBUNE

«Gens du voyage, parfois même français…»

Article réservé aux abonnés
Par Catherine Coquio, Claude Mouchard, Jean-Luc Poueyto, Stéphane Lévêque, Henriette Asséo,
par
publié le 26 juillet 2010 à 0h00
(mis à jour le 27 juillet 2010 à 11h17)

Le 21 juillet, suite aux violences survenues à Saint-Aignan, le président de la République a annoncé en Conseil des ministres la tenue d'une réunion le 28 juillet à l'Elysée sur les «problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms» : «Cette réunion fera le point de la situation de tous les départements et décidera les expulsions de tous les campements en situation irrégulière», a-t-il ajouté. Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a précisé, parlant de Nicolas Sarkozy: «Il ne cherche pas à stigmatiser une communauté mais à répondre à une problématique. On a beau être rom, gens du voyage, parfois même français au sein de cette communauté, eh bien on doit respecter les lois de la République.» Quelques jours auparavant, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avait déclaré que «les gens du voyage ne sont ni au-dessous, ni au-dessus des lois».

Il s’agit là de propos très graves venant du sommet de l’Etat, commettant une série d’amalgames contraires aux principes de la République, voire à la simple logique.

Le premier consiste à étendre à plusieurs centaines de milliers de Français répartis sur l’ensemble du territoire les agissements locaux d’un groupe de personnes ; généralisation d’autant plus abusive que c’est la première fois qu’un tel phénomène a lieu : les «gens du voyage» n’ont pas pour habitude d’attaquer les gendarmeries ou de saccager les boulangeries.

Le deuxième consiste à associer ce