En cette période de quiz estival, on pourrait se risquer à une devinette : qu’est-ce qu’on appelle un micropoliticien ? La réponse, pas évidente il y a encore quelques semaines, est aujourd’hui immédiate. C’est un homme ou une femme à la tête d’un microparti et qui fait de la micropolitique. En clair, une politique sans idées et sans militants, mais qui engrange pas mal d’argent. La boutade vaut ce qu’elle vaut, mais elle illustre bien l’ambiguïté de ces «nouvelles» structures qui ont fait surface à l’aune de l’affaire Bettencourt. Malgré leur titre, les micropartis n’ont rien d’une formation politique mais tout d’une pompe à financement. Ils ne portent aucun projet, n’ont pas de siège, mais disposent d’un compte en banque bien garni. «C’est un procédé tout à fait légal», crient en chœur leurs défenseurs, de gauche comme de droite. Là n’est pas le problème. En s’imposant des règles de financement de la politique, qui limitent notamment les dons des particuliers à 7 500 euros par an et par parti, la France s’était placée sur la bonne voie : celle de la transparence. Avec l’explosion des micropartis, c’est de nouveau la porte ouverte à toutes les suspicions et à toutes les dérives. Comment ne pas penser que celui qui donne 7 500 euros à l’UMP durant la campagne de 2007, puis 7 500 euros à l’Association de soutien à l’action de Nicolas Sarkozy, ne détourne pas allégrement l’esprit de la loi ? A l’heure où l’opinion n’a plus grande confiance en ceux qui la gouvernent, il serait
EDITORIAL
Micro-politique
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publié le 26 juillet 2010 à 0h00
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