Madame. De Banier, François-Marie, j'avais lu le premier roman Balthazar, fils de famille paru en 1985. Traduit en plusieurs langues, il annonçait un écrivain doué. Lui, le fils d'un ouvrier hongrois, né Banyai - patronyme qu'il abandonna pour Banier - il se mettait en scène en fils de famille, se consolant de l'indifférence d'une mère, chez une vieille dame antiquaire. Personne ne se doutait alors que François-Marie se cherchait une nouvelle famille, aisée bien sûr, dont il souhaitait être le fils.
Peu après la lecture du livre, me promenant rue Jacob, je m'arrête devant la vitrine d'une antiquaire. De belles photos en noir et blanc y sont exposées, des textes à l'encre figurent sur les tirages même. J'entre et m'enquiers de leur prix, la vieille dame qui m'accueille me dit vertement qu'elles ne sont pas à vendre. Pourquoi diable les afficher, alors ? Elle se tait. Me reviennent divers indices du roman, les lieux, la dame entourée d'objets anciens chez laquelle le héros de Banier se réfugiait… Et si c'était elle, l'héroïne de Balthazar, fils de famille ? Je lui pose la question, elle rougit sous son fard. J'ai su récemment que c'était Madeleine Castaing, la première mère-mécène de Banier.
Celui-ci a continué à se chercher des mères prestigieuses et riches, des mères phalliques, comme disent les psychanalystes. Il se présenta ainsi chez Françoise Giroud, à la mort de son fils. Candidat à la substitution. «Sortez», dit-elle. Lacan, chez qui la directr