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Libération

Eric Woerth a-t-il bénéficié d'un «traitement de faveur»?

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publié le 30 juillet 2010 à 16h08
(mis à jour le 30 juillet 2010 à 16h10)

L'audition d'Eric Woerth à son ministère plutôt que dans les locaux de la police relève d'un «traitement de faveur», ont dénoncé plusieurs voix dans la classe politique et le monde judiciaire, même si cette pratique n'est pas exceptionnelle dans des affaires impliquant des notables.

Le ministre du Travail a été interrogé jeudi comme témoin pendant près de huit heures à son ministère de la rue de Grenelle, par les policiers de la Brigade financière qui enquêtent sur l’affaire Bettencourt.

S'étant lui-même rendu devant les juges en 2006 dans l'affaire Clearstream, l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin (République solidaire) a dénoncé le «traitement de faveur» accordé à M. Woerth, soulignant l'importance d'être «traité comme un citoyen ordinaire».

«Détestable impression» de «deux poids deux mesures» selon que l'on est «milliardaire, ministre» ou «simple citoyen», a réagi l'ex-UMP Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République).

Même ton chez les Verts où Noël Mamère se plaint d'être «face à des gens qui, à la place de Liberté Egalité Fraternité, déclinent plutôt faveur, privilège et exception»: c'est d'un côté «une justice intraitable pour les pauvres et les voleurs de poules», d'un autre «une justice aux ordres pour ceux qui sont proches du pouvoir et ont beaucoup d'argent».

Audition «choquante»

«Que la police se rende au ministère c'est déjà la preuve qu'on est dans une situation de dépendance de la police