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Analyse

Le Président remet le képi de 2007

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Le discours de vendredi était plus celui d’un candidat visant les voix du Front national que celui d’un chef de l’Etat.
publié le 31 juillet 2010 à 0h00

La campagne de la présidentielle de 2012 est ouverte. Vendredi, ce n’est pas un président de la République en déplacement officiel en province qui s’est adressé aux élus, fonctionnaires et notabilités de l’agglomération grenobloise. C’est un ministre de l’Intérieur briguant la magistrature suprême et essayant de mordre sur l’électorat du Front national pour battre ses adversaires.

Une impression de déjà-vu ? A peine. Il y a quatre ans, la France avait un locataire de la place Beauvau qui expliquait, le 11 décembre 2006 exactement : «Beaucoup de Français voient dans l'immigration une menace pour leur sécurité, leur emploi, leur mode de vie, pour la préservation des valeurs auxquelles ils sont attachés, pour l'unité et la cohésion nationales.» Il s'appelait Nicolas Sarkozy et entrait en campagne électorale.

Aujourd’hui, au plus bas dans les sondages, - entre 30% et 34%, selon les instituts qui désormais placent la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, en position de l’emporter -, Nicolas Sarkozy retourne à ses fondamentaux. Il a été élu en se posant en garant de la sécurité. S’il veut faire oublier que le bouclier fiscal instauré en 2007 a servi à verser un chèque de 30 millions d’euros à la femme la plus riche de France, qui employait pour gérer sa fortune l’épouse de son ministre du Budget par ailleurs trésorier de son parti, il lui faut remettre le képi.

«Cruel». En 2007, le candidat ministre de l'Intérieur avait pris soin d'éviter l