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Libération
TRIBUNE

Théorie du «care» : mon après-midi rue de Solférino

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publié le 3 août 2010 à 0h00

Le 22 juin, le laboratoire des idées du Parti socialiste organisait une rencontre autour de la théorie du «care», au siège du parti, rue de Solférino. C’était le jour du match de la Coupe du monde France-Afrique du Sud, qui commençait à 16 heures à Bloemfontein, à 10 000 kilomètres de là. On savait que les joueurs étaient sortis du bus, mais on se demandait encore s’ils allaient entrer sur le terrain.

La réunion avait été fixée à 13 heures et devait finir à 15 heures, une heure avant le match. Je ne sais pas si c’était parce qu’il y avait des fans de football parmi les membres du laboratoire des idées. S’il y en avait, ils ne l’ont pas montré. On a réussi à parler pendant deux heures du care sans faire une seule allusion à l’équipe de France. Il faut dire qu’il y avait, dans la salle, un représentant du SPD allemand, qui aurait pu en profiter pour nous faire honte.

En tout cas, quand je me suis décidé à participer à la réunion quelques jours auparavant, l’une des trois raisons, c’est qu’elle ne me priverait pas du match (j’étais assez idiot pour croire que la France allait quand même se qualifier). La deuxième, c’est que je n’étais jamais venu au siège du Parti socialiste, même les soirs de triomphe électoral, alors que je vote pour ce parti depuis que j’ai une carte d’électeur, sans jamais me décourager. Personnellement, je n’ai jamais été militant, ni même pensé à l’être (je suffoque dans les «collectifs»), mais l’idée de rencontrer des gens qui le sont m’impressionnait asse