Député du Doubs, ex-lieutenant de Dominique Strauss-Kahn, le socialiste Pierre Moscovici analyse la nouvelle donne politique créée par l’affaire Woerth-Bettencourt et les échéances de la rentrée.
Changer tout ou partie de l’équipe gouvernementale peut-il inverser la vapeur pour Nicolas Sarkozy ?
Ce remaniement interviendra de toute façon trop tardivement pour provoquer un choc salutaire. Nicolas Sarkozy n’a pas choisi le moment opportun pour changer de dispositif. Il aurait pu le faire avant le 14 Juillet. Là, il se traîne une équipe totalement démotivée, conduite par un Premier ministre qui pense surtout à son propre avenir. Continuer ainsi, avec un gouvernement au bout du rouleau, est désastreux. A sa décharge, il dispose d’assez peu de ressources pour constituer une nouvelle équipe.
Et changer de Premier ministre ?
Nicolas Sarkozy, par son mode de fonctionnement, s’est piégé lui-même. Continuer avec François Fillon, c’est s’interdire un changement devenu indispensable. S’en séparer, c’est se priver d’un homme sympathique aux yeux des électeurs de droite et qui assume la tâche qui lui est assignée.
Alors par qui le remplacer ?
Jean-Louis Borloo est un peu trop brouillon pour diriger une équipe. Michèle Alliot-Marie ne serait pas exactement le symbole du changement. Quant à Christine Lagarde comme chef de la majorité, cela risque d’être un peu difficile. Reste Jean-François Copé, mais là, ce serait carrément une situation de cohabitation… Il y aurait bien eu Eric Woerth, avant l’affaire Bettencourt… Comme Premier ministre, cela n’a plus de sens. La vraie question est : peut-il encore mener la réforme des retraites ? Et si oui, peut-il r