Menu
Libération
Enquête

Rocard fait feu sur le gouvernement

Article réservé aux abonnés
L’ex-Premier ministre PS dresse un parallèle entre le discours sécuritaire de Sarkozy et les nazis.
publié le 7 août 2010 à 0h00

Face aux propositions sécuritaires du gouvernement, Michel Rocard a sorti, vendredi, l'artillerie lourde. Dans l'hebdomadaire Marianne daté du 7 août, l'ancien Premier ministre socialiste dénonce des mesures jamais vues depuis «Vichy» et les «nazis». Pour lui, la loi visant à condamner les parents de mineurs délinquants «passe de la responsabilité pénale individuelle à la responsabilité collective. On n'avait pas vu ça depuis Vichy. On n'avait pas vu ça depuis les nazis». «Mettre la priorité sur la répression, c'est une politique de guerre civile. […] Je condamne la substance et le procédé. Je sais bien que le Président recherche d'abord les effets d'annonce. Les intentions sont scandaleuses. Je dis qu'il le paiera et qu'il l'aura mérité», s'emporte Michel Rocard, nommé à la tête de la commission sur le grand emprunt et ambassadeur des Pôles par le chef de l'Etat lui-même.

Sondage. Cette charge était jugée vendredi excessive par certains de ses camarades socialistes. «Rocard, c'est notre phare à éclipses. Un coup, il tresse des couronnes à la droite, et l'autre, il l'a cloue au pilori. Ces déclarations sont contre-productives. L'escalade verbale dans la condamnation est aussi stérile que l'escalade dans les propositions», notait un dirigeant de la Rue de Solférino. «Si les socialistes se taisent, ils seront accusés de laxisme, s'ils polémiquent, cela ne servira qu'à Nicolas Sarkozy», résume Jérôme Fourquet