Des trotskistes chez les Cherbourgeois. Vendredi 6 août au matin. Drapeaux rouges et grandes tirades contre la droite et les patrons, les militants de Lutte ouvrière (LO) font étape dans la ville-port normande pour leur traditionnelle caravane estivale. L'an dernier, le tube de l'été, c'était la crise et les bonus des traders. En cette saison 2010, c'est la critique de la réforme des retraites qu'entonnent les troupes de Nathalie Arthaud, successeure d'Arlette Laguiller. «La nouveauté, explique Véronique, l'une des organisatrices de l'étape, c'est le nombre de gens qui nous parlent[de la manifestation] du 7 septembre. Ils ont la volonté de marquer le coup à la rentrée.»
Tente. Pour capter le chaland normand dans le centre-ville, la tactique est rodée. Presque militaire. A peine arrivés, la tente, les pancartes et les bouquins marxistes sont installés. Les troupes quadrillent le périmètre, cernent la banque qui fait l'angle avec la rue piétonne. Le buste droit, on affiche, bien en évidence, le journal du parti, placé sur le poitrail : «Retraites de misère, jeunes dans la galère… Il faut changer cette société». Ne pas oublier de lancer le nom qui interpelle : «Arlette Laguiller». Peu importe si la détentrice du record de candidatures à la présidentielle (six) a quitté son poste de porte-parole au profit de Nathalie Arthaud, la marque Arlette fonctionne. «Il y a une nostalgie, une affection pour elle», reconnaît Hélèn