Menu
Libération

Bad trip sécuritaire pour les salles de shoot

Article réservé aux abonnés
François Fillon a enterré le projet de lieux médicalisés d’injection de drogue porté par sa ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.
Kit de matériel stérilisé pour un shoot d’héroïne. (VINCENT NGUYEN. RIVA PRESS)
publié le 13 août 2010 à 0h00

Après les Roms, les délinquants «d'origine étrangère», voilà donc les héroïnomanes broyés par la machine de «guerre nationale contre les voyous» lancée fin juillet à Grenoble par Nicolas Sarkozy. Matignon a opposé mercredi soir son veto à l'expérimentation de centres de consommation médicalisés pour les usagers de drogues, promue par le ministère de la Santé dans la foulée d'un rapport de l'Inserm.

Trêve estivale, menace du remaniement à la rentrée, volonté de ne pas afficher les divisions de la droite sur le sujet ? Hormis Gérard Larcher, le président du Sénat proposant une «mission parlementaire», pas un poids lourd du gouvernement et de l'UMP n'a contesté hier l'argumentaire du Premier ministre martelant que ces salles n'étaient «ni utiles ni souhaitables». Circulez donc, et le doigt sur la couture du pantalon. A quoi bon se mouiller pour quelques dizaines de milliers de drogués précarisés ? Qui, au-delà d'élus de terrain de tous bords et des médecins, pour rappeler qu'il s'agit d'accueillir des usagers dépendants qui se surcontaminent au virus de l'hépatite C en se piquant dans les squats et les squares de Paris, Bordeaux ou Marseille ? Que «dans des structures sanitaires, on les amène plus facilement à une désintoxication progressive», comme l'a souligné Jean-Christophe Lagarde, le député maire Nouveau Centre de Drancy (Seine-Saint-Denis). Personne pour remarquer que cette nouvelle polémique destinée à alimenter le storyte